Remontée du Saint-Laurent

Remontée du Saint-Laurent

Après notre première semaine d’essai, nous voilà reparti et cette fois pour de vrai, sans retour prévu à l’érablière.
Comme à notre habitude, nous prenons la route en fin d’après-midi (un grand classique pour des voyageurs organisés comme nous).
Le voyage que nous avions imaginé démarre enfin ou presque. Eh oui, en raison du Covid, les provinces sont fermées entre elles. Il faudra donc se contenter de la province de Québec pour les prochaine semaines. Heureusement celle-ci mesure trois fois la taille de la France, on est laaaaarge.

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Nous remontons tranquillement jusqu’à la ville de Shawinigan (“portage sur la crête” en amérindien*) où nous passerons notre première nuit. Le lendemain, au cœur même de la ville, nous découvrons des chutes impressionnantes exploitées par 5 centrales hydro-électriques ! Nous ne nous sommes pas vraiment arrêtés pour observer l’incroyable potentiel de l’Homme à exploiter ses ressources et à construire de tels édifices, ni pour visiter le musée de l’énergie, bien qu’apparemment très intéressant, mais de toute façon fermée pour… ? Bah oui : Covid, mais pour faire de l’escalade !
* Oui, beaucoup de culture, en voiture, je passe mon temps sur Wikipédia pendant que Geoffrey a le nez sur le volant.

Nous arrivons à notre première petite falaise façonnée par une ancienne carrière. Allez, un petit point technique s’impose car je sais que plusieurs “grimpeurs” nous lient de temps en temps. L’escalade au Canada, et bien ce n’est pas pareil qu’en France ! Ici, la façon la plus commune de grimper est appelée : “escalade traditionnelle”. Ce terme pourrait être trompeur, il ne s’agit pas de monter avec des chaussons en cuir et à visser des échelles dans la paroi comme dans les années 1900 !

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Non, il s’agit en réalité de l’escalade où le grimpeur fixe ses propres points d’assurages amovibles (coinceurs, friends…). La paroi n’est donc pas “équipée”, elle ne possède pas de pitons vissés dans la roche à intervalles réguliers. Ça fait flipper non ? En France, ce genre de paroi est peu fréquente et se cantonne le plus souvent aux voies d’alpinismes et aux terrains dits “d’aventures”. Ici, c’est la norme. Bref, pour nous, impossible de monter ces voies car 1 : on n’a pas le matériel, 2 : on n’a pas été formé, 3 : on n’a pas vraiment le niveau, 4 : j’ai déjà assez peur quand les points d’assurages sont vissés dans la roche.

A notre grand bonheur (et soulagement), il existe tout de même quelques voies équipées pour nous, et aussi beaucoup de voies où il est possible d’installer la corde depuis le haut !
Nous profiterons bien de cette première journée d’escalade. Sans vous le cacher : la reprise est rude. Après plusieurs mois d’inactivité, mon vertige a grandi avec mon manque de confiance. Heureusement, Geoffrey, tel un surhomme (oui bah je suis amoureuse !), grimpe avec une facilité déconcertante ! Je peux alors le suivre et me dérouiller tranquillement.
Nous passerons tout de même une bonne heure à réfléchir sur la façon de poser une corde depuis le haut sur un relai non relié en toute sécurité… Merci Youtube et ses tutos.
Nous nous arrêterons en fin d’après-midi, rattrapés par la faim. Puis, nous reprendrons notre route direction Québec, la ville cette fois. Nous ferons un stop à la rivière Saint-Charles pour réaliser une autre nouvelle activité : le kayak.

Alors là, c’est le grand déballage ! On déplie pour la première fois notre canot gonflable. C’est un peu comme monter un meuble Ikéa : sur le papier, 1 personne et 10 minutes de montage ; en réalité, 35 minutes et 2 personnes ! Il a l’air top, de la même matière qu’un zodiac, et flashy comme un costume de catcheur ! Geoffrey a choisi une rivière calme pour notre première sortie, nous la remonterons dans un sens puis dans l’autre. Enfin, je corrige : “JE la remonterais”. Oui, car pendant que JE rame, Geoffrey pêche (c’est donc ça l’Amour…) ! Mais bon, j’aime bien, le cadre est sympa, même si l’eau est un peu trop verte à mon goût ^^. Geoffrey n’aura encore pas de poisson. Moi, j’ai définitivement décidé d’arrêter la pêche dans ces rivières sans poisson…
Nous passerons par le parc de la rivière Jacques-Cartier où nous ferons une petite rando et nous profiterons du plein air (cf. photo). Le parc n’est pas désagréable mais ne nous change pas vraiment des paysages des Laurentides (forêt, forêt, forêt, forêt, lac, forêt, forêt, forêt…). En revanche, nous découvrirons un peu par hasard qu’il est possible de se doucher dans les campings des parcs et ça, gratuitement en raison du Covid (au moins une chose de bon dans cette pandémie) ! Nous prendrons alors la décision de se doucher clandestinement dans chacun des parcs que nous visiterons (bon, nous apprendrons bien plus tard que nous n’étions pas vraiment autorisés) !

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Nous continuons notre périple à Québec (“là où le fleuve se rétrécit” en amérindien, WikiLaure bonjour). Nous découvrons cette ville dans un contexte étrange puisque la plupart des commerces, des bars, des restos sont fermés. Québec semble pour autant très touristique et animée. Nous sommes à la fois heureux de découvrir cette ville sans touriste, nous savons que c’est une chance unique de la voir sous ce jour, mais, d’un autre côté, boire une bière en terrasse et regarder une animation de rue nous manquent. Québec est une des rares villes d’Amérique du nord avec un centre historique remarquable, on pourrait se croire dans une ville de Bretagne.

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Covid ou non, le “take-away” fonctionne ! On commande notre première poutine à emporter ! On a choisi l’option luxe : pomme de terre, bœuf braisé, et bien évidemment, fromage couic-couic. Miam, on la dégustera sur les remparts de la ville.

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On poursuit ensuite notre chemin sur la côte Sud du Saint-Laurent. Celui-ci s’élargit au fur et à mesure des kilomètres. Nous ne savons plus si l’eau est douce ou salée. Heureusement, Geoffrey l’hydrobio, la vérifie de temps en temps du bout de la langue jusqu’à ce que le verdict tombe : salée !

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Nous arrivons au parc provincial du Bic (oui, comme le stylo mais rien à voir). Le parc est superbe avec sa multitude de baies et petites îles. Le lendemain, nous y retournons pour notre première sortie en kayak sur la mer ! C’est une première, n’y connaissant rien aux marées, courants, vents etc, nous appréhendons un peu. Nous partons en même temps qu’un couple suréquipé. On se sent comme des amateurs à coté, surtout que nous oublions de fermer les bouchons auto-videurs et que le kayak prend l’eau au bout de 2 minutes. Eux, ont des kayaks bien profilés, des ballastes, des combinaisons en néoprène, des gilets de sauvetage, des GPS, des balises. Ils nous disent : “Le timing est parfait, pas de vent prévu et la marée est haute.” Ok, avec nos shorts de bain, notre crème solaire sur le nez, et nos gilets de sauvetage 80’s dénichés dans une brocante, nous voilà rassurés ! Cela dit, nous partons avec notre balise de détresse autour du cou (merci aux parents de Geoffrey pour ce cadeau, nous aussi on a du matos oh !). On commence par faire le tour de la baie coté plage. Nous voyons au loin les kayakistes en pleine mer entre deux îles. On se dit en même temps : “C’est sûr, jamais on ira là-bas nous”. Un instant plus tard, je vois un truc sauter hors de l’eau, une baleine ?!!! C’est bizarre, il n’y a quasiment pas de fond dans cette baie. Non, ce sont des phoques qui remontent en jouant et vont certainement se poser sur un rocher (comme des phoques quoi).

On arrive au bout de la baie, deux options s’offrent à nous : revenir par le même chemin, c’est-à-dire, le long de la plage, ou couper d’îles en îles, là où sont passés les kayakistes professionnels. Bon, la mer a l’air calme, on est des aventuriers, on choisit l’option deux. C’est parti ! Nous sommes au milieu des deux îles, évidemment le vent est légèrement plus fort et il y a des vagues… je stresse, je commence à accélérer mon rythme de pagayage. Geoffrey me demande pourquoi je suis passée à 3000 tr/min ? Je lui crie : “J’ai peur !”. Je commence à baliser, à me demander s’il est possible de se retourner, s’il y a un risque d’hydrocution lorsque l’on tombe dans l’eau à 10°C ? Geoffrey essaie tant bien que mal de me rassurer et de se caler sur mon rythme effréné. On arrive au bord de l’île, sain et sauf, plus de peur que de mal. Je dois l’admettre, ça ne se retourne pas facilement un kayak gonflable. Geoffrey me sort d’ailleurs toute une théorie sur un effet ventouse, puis se met à comparer le kayak à son zodiac etc., bref, j’ai décroché. Dans tous les cas, il est vrai que je suis rassurée vis-à-vis de notre bolide, que nous appellerons désormais K2000 (en raison de son nom initial : K2).

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Nous reprenons la route, direction une des régions les plus prisées du Québec : la Gaspésie.
Suite au prochain article !

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2 réflexions sur « Remontée du Saint-Laurent »

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