Vis ma vie

Vis ma vie

Envie d’un article qui change de l’ordinaire ?

Je vous propose d’entrer dans les coulisses de notre voyage, le temps d’une journée, au travers d’un « vis ma vie » illustré.

Quelque part dans l’Ouest Canadien, le 1er octobre 2020.

8h00 :

Le soleil se lève.
On dort encore, on est en « vacances » je vous rappelle.

9h00 :
Geo se lève, enfile un tee-shirt et un pantalon. Le voilà déjà prêt à affronter cette dure journée ! Quel homme !
Il s’affaire à la préparation du petit-déjeuner et au rangement du véhicule.
Quant à moi, je reste au chaud encore un petit moment… (Il fait désormais froid à cette période de l’année !)

9h30 :
Le petit-déj’ est servi, je peux faire surface. Ayant déjà cassé deux cafetières, nous avons décidé de ne plus en acheter. Oui, c’est ça la fibre « écolo » !
Elles sont donc remplacées par deux supers cafetières à filtre, incassables, en pot de yaourt. L’étape la plus délicate consiste à retirer le filtre sans renverser le marc, le premier défi de la journée donc. Le pain étant impossible à stocker plus de 3 jours (devenant au choix, sec ou moisi), nous nous sommes adaptés au régime local. Les flocons d’avoine sont directement mélangés au café (j’étais sceptique mais ce n’est finalement pas mauvais) puis agrémentés de fruits secs, de sucre « demerara » (entre de la cassonade et de la mélasse) et parfois de baies (myrtilles, saskatoon, huckleberries… bref, ce que nous avons sous la main).
On profite des rayons du soleil pour prendre le petit-déjeuner en terrasse.


10h00 :
Il est temps de se mettre en route. Ah non, j’allais oublier, Geoffrey n’a pas perdu ses manies de ménage. Nous sommes donc obligés de passer par l’étape « nettoyage express » de Raccoon et du panneau solaire, et ça, chaque matin. Vive les vacances !

On charge ensuite le bois sec glané sur place et on ferme les écoutilles ! On n’oublie pas de tout ranger, accrocher, fixer, caler, resserrer, coincer… Les chemins forestiers et les secousses ne font pas bon ménage avec la vaisselle, les moulinets de pêche, les tableaux…


10h15 :
Lecture de la carte et choix de la destination, branchement de l’électronique, lancement de la playlist musicale du jour (la même qu’hier en fait), et nous voilà parés au décollage !

Notre bible, le BackRoad Map ! C’est une sorte de guide Michelin, qui nous indique, les randonnées, les sites d’observation de la faune, les sites d’intérêts, les canotages, les sites récréationnels, la nature des routes, et bien évidemment, les poissons présents dans les lacs et rivières.

10h30 :
Un arrêt rapide à l’office de tourisme du coin nous permet de récupérer quelques informations supplémentaires sur la région, l’état des routes et les prévisions météo. On en profite également pour recharger nos réserves en eau potable. La destination du jour se précise, la région de Bulkley-Nechako.

11h00 :
Un ferry permet de traverser l’immense lac « François Lake ». De l’autre côté, des routes forestières sur plusieurs centaines de kilomètres, des villages isolés, des rivière et des lacs. Une destination de choix donc ! Un grand détour de 200 kilomètres de routes forestières permet même de rejoindre la highway menant à Prince George, parfait !

Comme tous les ferry sont gratuits en BC (sauf ceux sur l’océan), on ne se prive pas, voire même, on essaie de tous les prendre ! Nous attendons avec impatience l’embarquement sur notre bateau, ou plutôt, notre bac. On aime bien ces moments, ça sent bon les vacances.

11h30 :
Nous arrivons à notre première destination, un lac bien évidemment, sous un soleil radieux. Après les 15 jours d’humidité de l’Ouest, nous profitons au maximum de ces rares instants d’accalmie.
Il est temps de passer à notre activité favorite : l’exploration canoé/pêche.
Je prends un livre et Geo, sa canne. Nous voilà sur l’eau. Il y a de nombreux gobages mais la capture d’un poisson s’avère bien plus compliquée que sur le papier. Nous n’insistons pas et revenons sur la berge.

13h00 :
Le ventre gargouille, il est temps de manger ! Par chance, il y avait une boulangerie allemande en chemin. Nous avons donc dégoté un vrai pain avec une vraie mie, une vraie croute et en bonus, un vrai goût de pain, bref un pain quoi. Nous préparons notre habituel sandwich accompagné d’un petit dessert !
Café et lecture pendant que Geo s’occupe de la vaisselle et du lavage du linge dans le lac (les deux activités que je déteste le plus).

14h30 :
Le pêcheur est toujours bredouille de sa journée et comme ce n’est pas le nombre de lac qui manque, nous reprenons la route. Essorage du canoé, puis, chargement de l’embarcation.
Entre le canoë et les slips de Geo qui sèchent, c’est le binz’ dans le van !

15h00 :
Arrivés au second spot ! Déchargement du canoë et c’est reparti ! Cette fois, ça mort ! Je promène Geo à travers le lac et remonte la petite rivière marécageuse jusqu’à un barrage de castor. Le cadre est magnifique. Nous avons d’ailleurs la chance de voir deux loutres !
Je rentre tandis que Geo, lui, continue de pêcher sur le canoë.
Je m’affaire à d’autres activités : lavage de cheveux, lecture, tri des photos, rédaction d’un article…

18h00 :
Je commence à préparer la soirée (Geo pêche toujours) ! Aménagement du cercle de feu et préparation du diner : courge farcie aux oignons, chanterelles ramassées la veille et riz.

19h00 :
Geo pêche toujours. Je l’observe au loin, debout sur le canoë en train de fouetter dans tous les sens. Je vais encore avoir le droit à un récit de pêche miraculeuse.
Le soleil se couche.

19h30 :
Le pêcheur est de retour avec un grand sourire. Il part ramasser « quelques » branches pour le feu du soir, un sentiment de culpabilité ?
On lance les pop-corn, on ouvre une bière et nous trinquons à cette nouvelle journée, le 120ème jour de voyage en van.
On lance la cuisson de la « Pumpkin ».
Nous sommes le 1 octobre. L’eau des lacs est désormais trop froide pour se laver (au moins depuis un mois). Nous plaçons notre bidon d’eau près du feu pour la douche du soir.
En attendant, on surveille le feu, débriefons de la journée et des exploits de pêche de Geoffrey et écoutons les cris du loon sur le lac.

21h00 :
Place à la dégustation. On retire la courge du feu… Petit échec ce soir ! On rattrape le coup comme on peut.

23h00 :
La nuit est tombée et le froid s’est installé. Pas de quoi nous décourager pour autant. L’eau de la douche a bien chauffé. C’est l’heure !

23h01 :
Oui, vous noterez la subtilité. Même si la douche est chaude, on ne s’éternise pas.
On regarde une dernière fois la lune et les constellations que l’on essaie tant bien que mal de reconnaitre.
Un fois séchés par le feu, direction Raccoon pour la nuit (et pour regarder un épisode de notre série du moment : Borgen).

00h00 :
J’ai à peine le temps de m’emmitoufler dans la couette (et duvet) que je m’endors déjà en pensant à la journée qui nous attend demain.

C’était, « un jour » dans la vie de voyageur de Laure et Geoffrey.

Vous savez désormais à quoi ressemble une journée type. Peu de préoccupations, pêcher, randonner, explorer, canoter, manger, discuter et profiter. Bref, des choses simples.

Après plusieurs jours d’exploration dans la région, nous terminons la grande boucle du nord de 3 200 kilomètres en rejoignant de nouveau Prince George.
Cette route fut incroyable par sa richesse de paysages, ses étendues sauvages et préservés et sa faune.
Nous la reprendrions sans hésiter dans l’autre sens si les conditions météo n’étaient pas aussi difficiles.

3 réflexions sur « Vis ma vie »

  1. Sympa cette journée avec vous. Le confort est spartiate mais les occupations sont saines. Profitez bien de cette isolement et de ce bain de nature.

  2. coucou les loulous; il faudrait me payer cher pour me mettre cul nu en plein hiver déjà que j’ai mes doigts morts en continus depuis le mois de novembre sur Dijon… Tes écrits font du bien Laure et je comprends ce sentiment de liberté qui nous est donné a travers tes publications. Profitez chaque jour de ces moments uniques et encourage le pêcheur à persévérer. Bizous

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